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cleangame 051221"ON A VU UN TRÈS, TRÈS GRAND CHEVAL".  
Jean-Pascal BRAGATO

 

Il est magique. Cleangame a remporté pour la deuxième fois la Finale du Grand National du Trot ParisTurf (Gr.2). En se jouant de toutes les difficultés. Comme en 2019, il réalise son fait en rendant 50 mètres. Voilà qui le rend en plus unique. Magique et unique pour un exploit où il n'aura d'ailleurs pas eu besoin de se livrer complètement à fond.



En 2019, Cleangame (Ouragan de Celland) avait signé la réduction kilométrique d'1'11''5. Il l'a fait en 1'12''0 cette année. Comparaison n'est pas raison mais le fait que Goût Baroque (Offshore Dream) se soit élancé sur une faute, perdant un terrain considérable qui l'a vite relégué au côté de Cleangame, parti de son côté impeccablement au troisième échelon de départ, a bien sûr pesé dans la balance, au moment des comptes. Pour le reste, c'est Jean-Michel Bazire qui résume lui-même la maîtrise de son partenaire : « Cela a été facile. Très facile. J’avais enlevé le bonnet aujourd’hui. Le cheval était très attentif et éveillé. C’est ce que je voulais. Il avait très bien travaillé lundi dernier. J’avais imaginé la course comme elle s’est courue : en allant à sa main toute la route sans le brusquer. »
Un "JMB" qui ce dimanche est lié à un autre exploit. Il a en effet vu son second pensionnaire Firello (Goetmals Wood) monter sur la deuxième marche du podium alors que son fils Nicolas a emmené sa partenaire Freyja du Pont (Quinoa du Gers) sur la troisième. Un podium 100 % Bazire donc.


Doublé dans la Finale du GNT : un Club des Quatre
Ils ne sont que quatre à avoir réussi à doubler leur succès dans la Finale du Grand National du Trot. Par ordre chronologique, on relève Uno Atout (1993-1994), Général du Lupin (2002-2003), Oasis Gédé (2008-2009) et désormais Cleangame (2019-2021). Cleangame reste néanmoins singulier dans la mesure où il est le seul à avoir dû rendre 50 mètres. À l'époque d'Uno Atout, il n'y avait aucun rendement de distance dans la Finale du GNT. À celle de Général du Lupin, on pouvait y rendre 25 mètres (le cas du Général comme d'ailleurs Général du Pommeau qui s'y classa troisième en 2003).



La retraite sportive ? « J’ai hâte que ce soit le plus tard possible »
Jean-Pascal Bragato a l'art de la formule. Notamment quand on évoque la possible fin de carrière d'un champion comme Cleangame. Fier de son représentant, il nous précise sur son exploit du jour et l'horizon d'une possible retraite : « On verra peut-être d’autres vainqueurs comme lui rendre 50 mètres dans cette finale. Aujourd’hui, c’est lui que le fait et je suis fier de lui. J’ai hâte qu’il vienne dans le Gers (N.D.L.R. : en retraite). Le plus tard possible mais j’ai hâte (rires). »


Le rebond après Nantes : l'art du champion
Défait à Nantes où il s'était mis à la faute, dans la ligne d'arrivée, au bout de son effort, Cleangame a repris de la fraîcheur depuis. Il s'est parfaitement élancé ce dimanche, contrairement à Nantes où il avait connu de nombreux "râtés". Jean-Michel Bazire nous a appris à ce sujet : « J’étais un peu interrogatif après sa défaite à Nantes mais ma femme (N.D.L.R. : vétérinaire en charge du suivi de Cleangame) m’a dit qu’il n’y avait rien de grave. En fait, sa jambe est maintenant plutôt calée. C’est un petit boulet qui le chatouille désormais. On a pu le "graisser" comme il fallait et il était parfait ce dimanche. Aujourd’hui, il est parti comme sur un rail. »

Des doutes chez le propriétaire, la confiance chez l'entraîneur
Jean-Pascal Bragato, propriétaire du champion, savoure le moment d'autant plus qu'il n'abordait pas l'échéance avec un optimiste débordant. Il nous explique : « Cleangame réalise une très grande performance. Je n’étais pas trop confiant en raison de l’opposition et des problèmes (N.D.L.R. : de santé) du cheval. J’avais des gros doutes. Jean-Michel de son côté était très confiant. C’est encore lui qui a eu raison. On a vu un très, très grand cheval. De toute façon, on ne gagne pas une Finale du GNT avec un cheval ordinaire. J’ai beaucoup de plaisir à gagner cette course avec une pensée à Monsieur Maurice de Folleville. »

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